1 lien privé
Vomie par la terre : c’est ainsi que je me sentait, raconte Oghogho, mais « raconter »
est trop, peut-être même pas dire donne l’idée. C’est une espèce de sanglot ou même
un « vomi », un effort de faire sortir quelque chose, remarquable mélange de rejet
mais aussi d’expression (ex-pression, comme l’écrit Kafka: nous ne pouvons ex-
premere, mettre dehors, que ce que nous ne sommes pas, la mensonge). Elle est
arrivée dans un village italien à travers la route libique-centre-africaine, provenant de
la Nigerie. Son âge est en quelque sorte indéfinissable : elle est une gamine, 16 ans
déclarés. Si on la regarde...
Marcel Gauchet, « L’attraction fondamentaliste », Figures de la psychanalyse
2017/2 (n° 34), p. 39-50. DOI 10.3917/fp.034.0039
https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2017-2-page-39.htm
L’objectif général du projet "Rien à faire, rien à perdre" est de contribuer à favoriser le lien et à prévenir le repli sur soi et le passage à l’acte de certain(e)s jeunes, par une meilleure compréhension des constructions identitaires et des appartenances de chacun(e).
A partir de la collecte de récits de vie, le projet vise aussi à permettre aux professionnels en lien avec des jeunes (enseignants, éducateurs, animateurs de quartier, travailleurs sociaux, etc.) et à leurs roches (familles, fratries, pairs) de devenir des acteurs réflexifs, d’oser quitter le silence et de (re)trouver une place mobilisatrice tant éducationnelle que sociale au sein de notre société.
Directeur d’un programme pilote de déradicalisation de djihadistes détenus en France, Jean-Luc Marret, maître de recherche à la FRS, pointe du doigt les retards français en matière de standards de sécurité carcérale.
LE MONDE | 23.12.2016 à 06h39 • Mis à jour le 23.12.2016 à 11h36 | Propos recueillis par Gaïdz Minassian
Souleymane Bachir Diagne est philosophe et professeur à l'université de Columbia, auteur, entre autres, de Comment philosopher en islam (Éditions du Panama, 2008), L'Encre des savants : réflexion sur la philosophie en Afrique (Présence africaine, 2013) et, avec Philippe Capelle-Dumont, de Philosopher en islam et christianisme (Cerf, 2016).
Le terme « agirs » est employé ici dans le même sens que « actings » ou « passages à l’acte », soit une substitution de la pensée par l’acte. Une confusion a toujours existé entre l’action, ou mise en acte de la pensée et réalisation d’un acte pour remplacer le travail de mentalisation.
P.L. Assoun (1985), en étudiant l’acte chez Freud, remarque qu’il n’a pas été réellement traité en tant que tel, le souci de Freud étant de le rattacher aux mouvements psychiques sous-jacents. Il est beaucoup plus question de l’action comme aboutissement des motions pulsionnelles après l’intervention du travail psychique. C’est la définition de « l’action spécifique » par laquelle une excitation sexuelle se transforme soit en poussée et décharge accompagnée de satisfaction lorsqu’elle rencontre l’objet, fût-ce de façon hallucinatoire, soit en angoisse lorsqu’elle en est empêchée par des processus internes.
Pour cet auteur, on retrouve les actes sous forme d’actes symptômes comme expression de motivations inconscientes, ou d’actes-répétition animés par la compulsion de répétition (reprises d’un traumatisme initial) ; quant aux actes du pervers, ils tendent à annuler toute intériorité.
L’idéologie est un métaorganisateur au service de l’idéal familial ; dans cette perspective, le processus d’idéologisation est du côté du groupal et de l’originaire. L’hypothèse soutenue ici est que ce processus ne témoigne pas d’une construction intrapsychique, mais d’une problématique inter et transpsychique de l’organisation du maillage des liens de filiation et d’affiliation. L’exemple de la clinique délicate du désembrigadement de jeunes sous l’emprise idéologique de Daesh vient illustrer le propos.
Le contenu de cet article a fait l’objet de l’exposé de F. Richard à la journée scientifique de la section belge de l’AEPEA, Constructions identitaires chez l’enfant et l’adolescent : radicalisations et appropriation subjective, ce vendredi 30 septembre à l’UCL.
L’auteur a accepté que ce texte soit communiqué aux membres du séminaire « radicalisation » mais ne peut être diffusé par ailleurs. Une version quelque peu raccourcie de cet article paraitra en 2017 dans la Revue Française de Psychanalyse (numéro "Psychanalyse et culture").
Par Soren Seelow et Madjid Zerrouky
L’anthropologue Scott Atran, qui a mené avec ses équipes plusieurs études auprès des djihadistes, cerne les raisons ayant permis l’essor de l’État islamique, les pistes pour le combattre et les illusions sur sa prochaine disparition. Entretien.
Johan LEMAN est docteur en anthropologie sociale et culturelle, professeur émérite à la KU Leuven et président actuel au centre pour immigrés Foyer asbl de Molenbeek (Bruxelles). Il est ancien de cabinet du Commissaire royal à la politique migratoire (1989-1993) et ancien directeur du Centre pour l’égalité des chances et la lutte
contre le racisme (1993-2003).
Pierre Vermeren : Au cœur des réseaux djihadistes européens, le passé douloureux du Rif marocain in LE MONDE |23/03/2106 |Propos recueillis par Nicolas Truong
Pierre Vermeren: «La Belgique a laissé salafistes et wahhabites faire leur apostolat» in 30 MARS 2016 | MEDIAPART PAR RACHIDA EL AZZOUZI